Les réflexes archaïques ont un impact sur nos apprentissages ou notre vie sociale, à travers notre développement psycho-moteur.
Mieux les connaitre et parfois les « intégrer » peut nous permettre d’avoir une vie plus équilibrée au quotidien.
Parce qu’ils soutiennent le développement psycho-moteur de l’individu, ils ont une larges influences sur nos gestes, notre équilibre, nos réactions, et même notre psyché !
En lisant cet article, le développement psycho-moteur n’aura plus de secret pour vous! Et vous trouverez sûrement des exemples qui vous parlerons, pour vous ou votre entourage…
1. Qu'est ce qu'un réflexe archaïque dans le développement psycho-moteur de l'enfant ?
Un réflexe est une réaction musculaire involontaire et automatique qui répond un stimulus donné.
Les réflexes dit archaïques, s’expriment par le bébé depuis son développement in utéro jusqu’à ses deux ans, en moyenne.
De fait, ils conditionnent l’état de développement psychomoteur « normal » du bébé.
On entend « normal », le fait que l’enfant n’ait pas subi une souffrance cérébrale dans le ventre de sa maman ou lors de l’accouchement…
Dans le cas où l’enfant aurait subi ce genre de traumatisme (principalement vasculaire), ces réflexes en seraient fortement perturbés. Alors ils peuvent être rééduqués par le personnel soignant compétent à savoir un masseur kinésithérapeute et un psychomotricien.
En outre, en dehors de ces complications cliniques, le bébé en grandissant va exprimer, les uns après les autres ou simultanément, différents réflexes archaïques, qui jalonneront son développement.
On entend par développement, d’une part le côté sensori-moteur, c’est-à-dire ce que l’enfant perçoit, ressent et les actions et réactions motrices qui en découlent. Et d’autre part le développement psychologique de l’enfant qui va être relié directement à ces phases de développement.
2. Quel exemple de développement psycho-moteur peut-on reconnaitre facilement ?
A. Un exemple avec ce bébé à fleurs en motricité libre.
Quand on observe cette petite fille aux yeux bleus, on voit que sa tête est relevée, ce qui entraine de manière automatique la flexion de ses genoux et la cambrure de ses lombes (région lombaire en bas de la colonne vertébrale).
En effet, ce sont des réflexes d’extension qui permettent cette posture au nourrisson, qui petit a petit va acquérir grâce à cette posture, le retournement et aussi lui permettre de ramper…
B. Avant d'être à l'aise dans la posture du bébé à fleurs, le nourrisson est passé par là !
Sur la photo ci-dessus, on voit bébé effectuer le réflexe de Landau.
Ce réflexe comme le réflexe de redressement statique ou le réflexe spinal de Perez va aider le nourrisson à faire de l’extension avec son corps et tonifier ce schème d’extension (schémas moteur amenant de l’extension).
Car, il ne faut pas oublier que ce bébé était en position enroulé dans le ventre de la maman ! Donc il était placé en flexioncomplète pendant quelques mois… Il va bien falloir sortir de cette posture d’escargot !
C’est pourquoi, les mouvements d’ouvertures du bébé sont si importants dès la naissance. Cela lui permet de développer ses schèmes d’extension et donc de se dérouler pour pouvoir acquérir de nouveaux schémas moteur (retournement, ramper…).
Par conséquent, l’activation des réflexes sera une série d’étapes nécessaires pour pouvoir continuer un développement psycho-moteur équilibré.
Pour revenir au premier exemple, la petite fille est redressée sur ses avant-bras. Son dos, sa tête et ses jambes sont maintenus en extension. Cela lui permet donc de fléchir ses bras pour pouvoir faire de la reptation.
Avant cela, comme le petit garçon, elle a d’abord acquis le réflexe de Laudau, où les jambes, le dos, la tête et les bras sont en extension. Puis petit à petit, elle a réussi à fléchir ses bras, se servant ainsi du réflexe pour maintenir sa position mais le brisant en fléchissant ses bras. Ce qui lui permet de ramper !
3. Un résumé ?
En bref, c’est l’histoire du développement psycho-moteur des mouvements.
Ils sont d’abord involontaires ou réflexes et deviennent stimulés par nos besoins volontaires et de plus en plus fins et précis…
Les animaux aussi sont soumis au même processus du développement psycho-moteur et s’entrainent hardiment aussi pour être coordonnés agiles et précis : ils activent leurs réflexes archaïques.
4. Mais que se passe-t-il si ces réflexes perdurent, alors que leur phase d'activation dans le développement psycho-moteur normal est passée ?
Dans le développement psychomoteur classique, les réflexes sont toujours présents mais le contrôle musculaire volontaire devient prédominant aux réflexes.
A. Prenons l'exemple de la petite fille au bonnet.
Elle est gênée par ses bras tendus pour avancer. Si elle veut avancer vers un objet très tentant comme un cube rouge ou vers sa maman nourricière et sécurisante, elle devra fléchir ses bras pour se tracter vers l’avant…
Elle a donc volontairement imprimé un schème moteur nouveau, car elle en a eu besoin pour poursuivre la découverte de son environnement.
Ce nouveau schéma moteur est devenu prédominant aux réflexes.
B. Exemple d'un réflexe trop présent, alors qu'il devrait passer inaperçu...
Manon tient trop fermement son crayon.
De ce fait, elle en casse souvent la mine et fait des trous dans ses feuilles…
En plus sa maitresse, ses parents lui demandent de relâcher sa prise !
Malgré « ses efforts » elle n’y arrive pas !
Et bien, c’est aussi un fait… elle ne peut pas !
Manon a un réflexe d’apprippement, « grasping réflexe » qui se manifeste toujours !
De ce fait, au quotidien c’est le crayon qu’elle ne lâchera pas !
Alors que ce réflexe est initialement prévu pour tenir des objets. Ensuite il se relâche en intensité, pour développer les sens tactiles et équilibrer les prises de mains, avec la découverte par l’enfants des objets.
C. Pas de panique, ça se rééduque les réflexes archaïques !
Manon va pouvoir consulter un masseur-kinésithérapeute, un psychométricien ou un professionnel formé aux réflexes archaïques, pour se débarrasser de ce réflexe devenu gênant…
En fait, quand on passe quelque chose de fin sur la face palmaire de Manon, ses doigts souhaitent terriblement agripper et assez fortement, comme quand elle était bébé…
Et le crayon en fait malheureusement les frais !
5. Comment réintégrer nos réflexes archaïques ?
La réintégration des réflexes archaïques se fait grâce à un ensemble de techniques, visant à obtenir une réponse plus adaptée à un stimulus donné.
Pour cela, le professionnel va tester manuellement certains mouvements pour mettre en évidence ces réflexes. Il constate alors s’ils sont normaux, exacerbés ou au contraire endormis.
Le retour à la normal ou à la physiologie, se fait par des techniques adaptées et spécifiques.
La répétition de ces mouvements va consolider la nouvelle information.
En effet, nous avons vu plus haut, qu’il s’agit de contrôler les réflexes par les voies de la motricité volontaire.
6. Comment trouvez des professionnels ?
Je vous invite à consulter les thérapeutes autour de chez vous en leur demandant s’ils testent et rééduquent les réflexes archaïques chez l’enfant et l’adulte.
Vous pouvez consulter le site et l’annuaire de Paul Landon sur ce lien : IMP.
Et celui de Arc en Flex avec Bénédicte Cazals.